Plantes de Mayotte

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B: Les familles.

Les fabacées (91 espèces à Mayotte) sont constituées de 3 sous-familles (faboidées, mimosoidées et caesalpinioidées)

ou plus récemment en 6 sous-familles ( Cercidoideae, Detarioideae, Duparquetioideae, Dialioideae, Caesalpinioideae, Faboideae) d’après Legume Phylogeny Working Group
On peut aussi classer les fabacées en un peu plus de 10 tribus dans lesquelles les genres sont groupées selon leur port, la forme des feuilles et le degrés de fusion des étamines. Les principales sont :

les Sophoreae sont principalement des arbres ou des arbustes aux feuilles pennées ou simples et aux étamines libres,
les Podalyrieae sont principalement des arbustes, mais il y a quelques plantes herbacées, aux feuilles simples ou palmées et aux étamines libres,
les Genisteae sont principalement des arbustes, rarement des herbes, aux feuilles simples, palmées ou pennées, à l’androcée généralement monadelphe, et aux anthères de deux tailles différentes dans chaque fleur chez quelques genres,
les Trifolieae sont principalement des plantes herbacées, rarement des arbustes, aux feuilles pennées ou palmées à 3 folioles, à l’androcée généralement diadelphe mais parfois monadelphe, et aux anthères égales en taille,
les Loteae sont des plantes herbacées ou des sous-arbrisseaux aux feuilles pennées ou à 3 folioles ou plus, à l’androcée monadelphe ou diadelphe et aux anthères égales en taille,
les Galegeae sont des plantes herbacées, rarement des arbres et des arbustes grimpants aux feuilles pennées, généralement avec 5 folioles ou plus,
les Hedysareae sont des plantes herbacées, des arbustes, ou des plantes grimpantes ligneuses à l’androcée généralement diadelphe, et au fruit étant un lomentum,
les Vicieae sont des herbes aux feuilles pennées se terminant en pointe ou en vrille, et à l’androcée généralement diadelphe,
les Phaseoleae sont des plantes herbacées grimpantes, rarement des arbustes et des arbres aux feuilles pennées, généralement trifoliolées, et à l’androcée habituellement diadelphe,
les Dalbergieae sont des arbres ou des arbustes, quelquefois des plantes grimpantes, aux feuilles pennées avec 5 ou plusieurs paires de folioles, une androcée monadelphe ou diadelphe, et aux fruits indéhiscents.

Evolution des feuilles chez les fabacées:


Primitivement alternes, imparipénnées, elles peuvent, comme chez les Rosaceae, évoluer vers une feuille simple, ou vers une feuille composée-pennée, mais selon un mode qui leur est propre. En particulier, la foliole terminale se transforme souvent en vrille et les stipules peuvent devenir plus importants que les feuilles, voire les remplacer. Ainsi, à partir de la feuille à folioles régulières Onobrychis, Astralagus), il peut y avoir :

- disparition de la foliole terminale (Fabus),
- transformation de la foliole terminale en vrille (Vicia). Les folioles latérales peuvent alors se réduire à deux ou même totalement disparaître, tandis que par compensation, les stipules acquièrent la taille de folioles (Lathyrus),
- réduction à trois folioles (Trifolium), avec parfois développement des important des stipules, stimulant une feuille à cinq folioles (Lotus),
- réduction à une seule foliole terminale (Cytisus),
- transformation des stipules en épine (Robinia),
- subdivision, par surévolution, des deux folioles latérales (Lupinus),
- développement, toujours par surévolution, de petites stipules au niveau des folioles, les stipelles (Phaseolus).

Les fruits sont des gousses contenant une ou plusieurs graines.



La particularité de la plupart de ces plantes (luzernes, pois, trèfles, vesces et gesses, etc.) est de pouvoir fixer l’azote atmosphérique. L’azote est un élément indispensable à la vie, indispensable à la fabrication des acides aminés et donc des protéines.

Une chance : l’azote est abondant; c’est même le principal constituant de l’air (78%). Problématique: l’azote de l’air (N2) est très stable, peu réactif et n’est pas assimilable par les plantes. Celles-ci ne peuvent employer que des composés azotés présents dans le sol, essentiellement des nitrates, qu’elles prélèvent grâce à leurs racines. Ces nitrates ont été fabriqués à partir de l’azote de l’air par des bactéries, des organismes unicellulaires capables d’utiliser directement l’azote atmosphérique.
Réponse: Les fabacées possèdent des petits nodules sur leurs racines. Ces nodules sont le signe de la présence de bactéries, toujours elles, du genre Rhizobium, qui vivent en symbiose avec la plante. Celle-ci va apporter aux bactéries une partie de ce qu’elle produit grâce à la photosynthèse, c’est-à-dire des sucres, source d’énergie. Les bactéries vont quant à elles fixer l’azote atmosphérique et le transformer en composés directement utilisables par la légumineuse pour la fabrication de protéines.

Les fabacées peuvent donc utiliser deux sources d’azote : les nitrates présents dans le sol et l’azote atmosphérique via les bactéries présentes dans les nodules.

Les malvacées (48 espèces à Mayotte) sont constituées de 9 sous-familles dont 7 sont présentes à Mayotte: Byttnerioidées, Grewioidées, Sterculioidées, Dombeyoidées, Brownlowioidées, Bombacoidées et Malvoidées.

Caractéristique de cette famille, l’androcée monadelphe (du grec monos, seul, et d’adelphos, frère) : les étamines ont leurs filets soudés entre eux sur toute leur longueur, mais laissent les anthères libres au sommet et réduites à une loge, formant un tube staminal appelé colonne. Cette monadelphie est la conséquence de la superposition de trois phénomènes : méristémonie qui aboutit à la formation de 5 phalanges d’étamines ; soudure des étamines par leur filet en un tube (à l’opposition de la polyadelphie, les étamines se soudant en plusieurs faisceaux) ; segmentation de chaque étamine en deux demi-étamines, expliquant la présence des anthères uniloculaires (à déhiscence longitudinale).
La monadelphie a pu favoriser un plus grand allongement du tube staminal comme chez les Hibiscus, conduisant à l’établissement de relations avec des pollinisateurs différents comme des colibris ou des chauves-souris qui volent sur place devant la fleur.

Les euphorbiacées (39 espèces à Mayotte) sont constituées de 3 sous-familles (euphorbioidées, acalyphoidées et crotonoidées)

L’unité des Euphorbiaceae est due à son gynécée très particulier qui, à maturité, donne naissance à un fruit tout à fait typique. Le gynécée est formé de trois carpelles fermés à parois cocoïdes et à styles et stigmates séparés. Chaque carpelle contient 1 seul ovule anatrope, généralement recouvert par une excroissance du placenta axile, l’obturateur. Les Phillanthus ont exceptionnellement 2 ovules, et d’autres fois, la placentation peut être apicale.
Le fruit est une capsule dite tricoque, ou rhegmacarpe, à triple déhiscence. A maturité, il se divise en trois coques, par déhiscence septicide et septifrage ; les 3 coques s’ouvrant elles-mêmes dorsalement par déhiscence loculicide. Ce fruit est très constant. Il peu se réduire à une bicoque (Mercurialis), et exceptionnellement, il peut y avoir subdivision des carpelles (Hura crepitans). Les grainesont un important albumen et sont fréquemment pourvues d’une excroissance tégumentaire, le caroncule.

Les apocynacées (28 espèces à Mayotte) sont constituées de 5 sous-familles ( rauvolfioidées, asclepiadoidées, périplocoidées, apocynoidées et sécamonoidées)

Ce sont des eudicotylédones (dicotylédones vraies)
Le nom vient du genre type, le genre Apocynum lui-même dérivé du latin "ăpŏcynŏn", de apo « loin de » et cyn « chien » (cynanque, plante fatale aux chiens).

Caractéristiques générales Les plantes de la famille des Apocynaceae sont généralement des ligneuses, arbres, arbustes ou lianes, plus rarement des arbrisseaux ou des herbacées. Ce sont parfois des plantes succulentes ou cactiformes. Elles laissent souvent s’écouler du latex quand on les coupe, ou rarement de la sève aqueuse.
Les feuilles sont simples, entières, généralement opposées, rarement verticillées ou alternes, pétiolées, généralement avec des collétères à la base du pétiole. La nervation est pennée. Les stipules sont généralement réduites ou absentes.
Les inflorescences, terminales ou axillaires, à croissance déterminée, sont cymeuses, munies de bractéoles. Elles sont parfois réduites à une fleur solitaire. Les fleurs, hermaphrodites (bisexuées) sont actinomorphes, pentamères (ou rarement tétramères). Le calice présente 5 lobes imbriqués (rarement 4). Il présente souvent des collétères à la base de la face adaxiale La corolle, constituée des 5 (ou rarement 4) pétales soudés, est de forme tubulaire, urcéolée, infundibuliforme (en entonnoir) ou rarement rotacée, les lobes contortés-imbriqués, se chevauchant à droite ou à gauche, et sont très rarement valvés.
Les fruits, charnus ou secs, sont souvent géminés, formés de 2 carpelles séparés, chaque ovaire se transformant en une baie, une drupe, une capsule ou un follicule. Les graines, avec ou sans aigrette de poils, le plus souvent avec un endosperme épais et corné et un embryon grand et droit ou courbe, avec des cotylédons souvent gros, une radicule térète. Elles sont souvent ailées ou munies d’appendices avec de longs poils soyeux. Le type très diversifié des fruits est un caractère taxinomique permettant de différencier de nombreux genres.
La plupart des plantes de la famille des Apocynaceae sont plus ou moins toxiques, certaines étant hautement toxiques. Leur toxicité est due deux types de substances, différentes selon les genres. Certains genres contiennent des stéroïdes ou hétérosides cardiaques qui agissent sur le cœur, provoquant des insuffisances cardiaques aiguës, d’autres contiennent des alcaloïdes monoterpènes de type indole qui agissent sur le système nerveux central, provoquant par exemple des convulsions, de la paralysie ou des hallucinations. Dans les deux cas, les intoxications sont souvent fatales.
une rauvolfioidée***une asclapiaoidéee***une apocynoidée***une secamonoidée

Les acanthacées (23 espèces à Mayotte) sont constituées de 3 sous-familles (acanthoidées, thunbergioidées et avicennioidées)

Les Acanthacées présentent des feuilles de forme simple, non stipulées, disposées de façon opposée et décussée sur les tiges et les rameaux. Ce sont des plantes hermaphrodites dont les fleurs solitaires ou réunies en inflorescences (cymes, grappes ou épis) sont parfaites, actinomorphes ou zygomorphes. Généralement chaque fleur est associée à une bractée, parfois grande et voyante. Le calice présente le plus souvent 4 ou 5 lobes, la corolle tubulaire labiée en présente 2 à 5. Les étamines disposées par paires et insérées sur la corolle sont au nombre de 2 ou 4. L’ovaire supère possède 2 carpelles. Leurs fruits sont des capsules déhiscentes par 2 valves et contiennent des graines souvent munies d’un crochet.





Les combretacées (7 espèces, 4 genres à Mayotte).

Il s’agit d’arbres, d’arbustes et de lianes persistants ou plus rarement caducs. Les espèces lianescentes, presque toujours ligneuses, ont des tiges grimpantes, soit convolutées, soit agrippantes par le biais de crochets situés à la base des pétioles. Les feuilles, opposées, verticillées ou alternes, exstipulées, sont simples et entières, les marges étant très exceptionnellement crénelées, et le limbe étant penninervé.
Les fleurs sont généralement bisexuées, plus rarement unisexuées (andromonoécie ou exceptionnellement dioécie). Elles sont groupées en épis ou en racèmes allongés ou subcapités et axillaires, ou en panicules axillaires ou terminaux.
Le fruit est pseudocarpique, sec ou charnu, stipité ou sessile, généralement indéhiscent ou plus rarement tardivement déhiscent, fréquemment ailé de diverses façons. Il s’agit de drupes souvent samaroides, plus rarement de capsules ou de samares.


Les icacinacées ( 3 espèces, 3 genres à Mayotte)

La famille est originaire des régions tropicales et subtropicales, essentiellement dans l’hémisphère sud.
Il s’agit d’arbres, d’arbustes ou de lianes ligneuses, persistants ou caducs. Les rameaux des espèces lianescentes sont parfois munies de vrilles.
Les feuilles, alternes ou plus rarement opposées, sont généralement coriaces, simples, aux marges entières ou parfois lobées à denticulées, la nervation étant pénnée ou quelquefois palmée. Elles sont exstipulées.
Les fleurs sont petites, actinomorphes, bisexuées ou unisexuées, les plantes étant alors dioiques ou polygames. Le calice, généralement articulé au pédicelle, généralement persistant, se compose de 4-5 sépales imbriqués
Le fruit est le plus souvent une drupe monosperme, parfois une samare. L’endocarpe est fréquemment aplati latéralement et creusé. Les graines sont souvent albuminées et ont un petit embryon droit ou courbé, avec des cotylédons ovales.



Les cannacées (1 espèce à Mayotte)

Ce sont des monocotylédones.
La famille des cannacées ne contient qu’un seul genre ( Canna).

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